Le Lac Tchad au Sahel

Le lac Tchad au Sahel

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Localisation du Lac Tchad, bordé du Niger, du Nigeria, du Tchad et du Cameroun. (C) fr.wikipedia.org

Le Bassin du Lac Tchad est un point stratégique. Qui détient le Lac, détient toute la région. Ce Lac qui fournit eau douce, nourriture à quelques trente millions de personnes est indispensable à la survie de la région. Ce Lac est bordé par quatre pays africains : le Tchad, le Niger, le Nigeria et le Cameroun.

Notons que pour des raisons environnementales, le lac couvre aujourd’hui moins de 10% de la surface qu’il couvrait avant 1963. En effet, sa superficie est passée de 25 000km² à 2 500km². Il est hautement menacé de disparition d’ici une trentaine d’années, si ce n’est moins. Ce lac, en s’asséchant a toutefois fait émerger quelques terres fertiles et cultivables. Ce qui n’est pas sans poser soucis aux pays qui soutiennent le projet de restauration de ce Lac. A l’encontre de ces instances, l’on trouve les populations locales qui ont su tirer avantage du repli du lac et qui s’opposent pour certaines à la restauration et aux transferts d’eau. Ces anciens pêcheurs se sont reconvertis dans l’agriculture afin de pouvoir continuer à subvenir à leurs besoins. Cette eau est également nécessaire à l’élevage du bétail. Ces individus se sont adaptés à la terre qui leur avait été attribuée, dans des conditions de vies difficiles.

La France s’est par ailleurs engagée à soutenir ces projets de transferts d’eau. L’idée du projet de Transaqua serait de passer par d’autres pays, les pays voisins notamment afin d’aller chercher l’eau dans les affluants du fleuve Congo. Pour cela, il faudra l’accord de la République Démocratique du Congo, puisque c’est directement dans son eau que l’on créerait ce transfert d’eau interbassins. Une commission a été mise en place pour participer à la gestion durable et équitable de ce lac. Il s’agit de la Commission du Bassin du Lac Tchad, créée en 1964 par les quatre pays riverains du Lac Tchad.

En plus d’un contexte écologique et économique très difficile, rappelons que le 3 juin dernier, Boko Haram a tué trente-deux personnes, membres des forces armées nigériennes et nigérianes. Le Niger et le Tchad veulent lancer une contre-offensive pour répondre aux massacres qui ont été perpétrés dans la ville de Bosso, non loin du Lac.

Ces attaques de Boko Haram, en plus d’être meurtrières et d’imposer un chaos considérable dans la région, forcent les populations à migrer. Pour l’attaque sur Bosso le 3 juin, ce sont près de 50 000 personnes qui ont été déplacées, selon le Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR). Reste à savoir combien de temps Boko Haram restera dans cette région si importante en Afrique.

Camille BONNET

L’Egypte : une situation qui s’améliore.

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Inauguration du nouveau Canal de Suez en 2015. Défilé aérien composé d’équipements français. (C) franceinter.fr

Le 6 août 2015 était inauguré le nouveau canal de Suez, en Egypte.

Le 6 août 2015 était inauguré le nouveau canal de Suez en Egypte. A cette occasion le président de la République Française, Monsieur François Hollande, était présent. Les relations entre l’Egypte et France se sont particulièrement renforcées depuis que l’élection présidentielle d’Al Sissi ainvesti à la tête du pays le 8 juin 2014. Gardons bien à l’esprit que les relations ont toujours été bonnes sur un plan historique et que l’Egypte reste un partenaire de longue date. Les relations cordiales se maintiennent, visiblement avec la visite officielle de Monsieur Hollande les 17-18-19 avril 2016 derniers.

Ce projet d’agrandissement du Canal de Suez voit le jour dans une logique de relance de l’économie égyptienne pour un pays qui, depuis les printemps arabes, a perdu de sa grandeur. Le Président de la République Arabe d’Egypte souhaite rétablir son pays sur la scène internationale et régionale qu’ils ont autrefois pu connaître. La situation économique connaît un regain d’énergie et se stabilise avec une croissance de 4%. Ces chiffres sont malheureusement bien inférieurs à ce qu’a pu connaître le pays avant la crise, lorsque la croissance pouvait atteindre quelques 7% en 2007 par exemple.

Une coopération historique toujours essentielle entre la France et l’Egypte.

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A gauche, le Général Abdel Fattah Al-Sissi, Président de la République Arabe d’Egypte en compagnie de François Hollande, Président de la République Française, à droite. (C) Le Monde.

Les relations économiques bilatérales entre la France et l’Egypte se sont renforcées avec ce projet d’agrandissement, grâce à la signature de plusieurs contrats. Le pays a également fait appel à des entreprises françaises pour son projet de la ligne 3 du métro du Caire, sa capitale. Parmi ces dernières, l’on peut compter de gros contrats d’infrastructures. Ainsi, les compagnies comme Vinci ou Bouygues pour n’en citer que quelques-unes, ont décroché un contrat d’une valeur de 1,1 milliards d’euros sur le projet de la ligne du métro. Ce contrat est possible grâce aux financements de l’Agence Française de Développement (AFD), de la Banque européenne d’investissements (BEI) et de l’Union Européenne entre autres.

Sur le plan militaire aussi, il existe une forte coopération bilatérale. Le 16 février 2015 un contrat était signé pour la vente de 24 Rafale, une frégate multi-missions Fremmet des missiles. Ce contrat s’élevait à une valeur de 5,2 milliards d’Euros.  En octobre 2015, l’Egypte signait un nouvel accord lui permettant l’acquisition de deux bâtiments de projection de type Mistral. Nous pouvons noter que lors de l’inauguration du nouveau canal de Suez, la frégate multi-missions et trois Rafale ont participé au défilé aérien.

L’Egypte est un partenaire essentiel et stratégique pour la France. Rappelons que c’était Ferdinand de Lesseps qui avait été le commanditaire de la construction du Canal de Suez en 1869. Aujourd’hui encore, la France reste dans le top 10 des pays qui investissent le plus en Egypte (7ème rang), et se place en 8ème position pour les échanges commerciaux.

Il y a fort à parier que les relations entre France et Egypte se maintiendront.

Camille BONNET

L’accord de l’ONU à propos du cas Syrien

Enfin, un semblant d’accord voit le jour malgré encore quelques dissensions. En quatre ans et demi de guerre, jamais le Conseil de sécurité de l’ONU n’avait réussi à se mettre d’accord sur une sortie de crise politique en Syrie. Mais sur le fond, la résolution pour un processus de paix en Syrie a été votée à l’unanimité par les 15 membres du Conseil ce vendredi 18 décembre. Néanmoins, la question de la gouvernance de la Syrie d’après-guerre reste entière.

 

Élections dans les dix-huit mois

Le texte qui a été adopté en fin de journée prévoit la mise en place d’une transition politique avec un calendrier précis. Après six mois, le processus doit établir « une gouvernance crédible » veillant à la préservation des institutions et qui se devra d’écrire une nouvelle Constitution. Des élections « libres et justes » doivent être organisées sous la supervision de l’ONU dans les dix-huit mois. Sur proposition française, la résolution exige l’application immédiate de mesures de confiance humanitaires, telles que la fin des bombardements indiscriminés, la protection des civils ainsi que des installations et personnels médicaux.

Ce cessez-le-feu ne met pas fin à la guerre. Il « ne s’appliquera pas aux actions offensives et défensives » contre l’organisation État islamique (EI) et le Front Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda, menées notamment par la coalition internationale de lutte contre l’EI. John Kerry a d’ailleurs à nouveau invité la Russie à concentrer ses frappes sur ces groupes terroristes, et non sur l’opposition anti-Assad soutenue par Washington et ses alliés.

Les points de divergence restent nombreux et l’incertitude demeure sur la possibilité de transformer le consensus obtenu sur le papier en réel changement sur le terrain. John Kerry s’est dit « sans illusions sur les obstacles qui existent… surtout sur l’avenir du président Assad ». Aucune mention n’est faite dans le texte du sort de Bachar Al-Assad, sur lequel la Russie et l’Iran ont bloqué toute discussion explicite.

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Vue d’ensemble de la réunion du Groupe international d’appui pour la Syrie (ISSG) à New York. Photo ONU/Cia Pak

« Identifier les terroristes »

Même dans l’éventualité où M. Assad n’était pas écarté du pouvoir lors de la transition, la participation prévue des Syriens réfugiés à l’étranger à une élection supervisée par l’ONU pourrait signer sa défaite.

L’accord laisse également entière la question de la composition de la délégation de l’opposition qui ira négocier face au régime. La conférence qui a réuni un large spectre de l’opposition politique et militaire syrienne à Riyad, du 9 au 11 décembre doit« être un pilier des négociations et asseoir le socle du dialogue intersyrien » d’après la France. Mais Damas, Moscou et Téhéran ont vivement critiqué cette initiative saoudienne et dénoncent la présence en son sein de groupes « terroristes ». Cette liste, qui inclut uniquement à ce stade l’EI et le Front Al-Nosra, est encore loin d’être finalisée. La Jordanie a présenté un document qui contiendrait, de source diplomatique, « une centaine de noms ».

Les vives discussions attendues sur la composition de ces deux listes compromettent déjà la tenue du calendrier de transition. Les invitations pourraient être lancées début janvier, a estimé M. de Mistura, pour une première rencontre courant ou fin janvier. L’interrogation subsiste sur la volonté dans les deux camps de se retrouver à la même table, bien que John Kerry ait dit avoir obtenu mardi à Moscou l’assurance du président Vladimir Poutine que Bachar Al-Assad était « prêt à collaborer à une transition politique et à adhérer au principe d’une élection ».

Emanuel Tychonowicz

Paquet neutre : Le projet de loi de modernisation de notre système de santé, définitivement adopté par le Parlement

En 2014 Marisol Touraine, Ministre des affaires sociales, de la santé et du droit des femmes déposait un projet de loi de modernisation de notre système de santé. Ce projet de loi traite de bien des aspects de la santé, allant de l’accès à la contraception d’urgence, au tiers payant généralisé en passant par le paquet neutre ou encore l’assouplissement de la loi Evin pour ce qui est de la publicité de l’alcool. Le 17 décembre 2015 dernier, le projet de loi a finalement été adopté par le Parlement, après avoir fait l’objet de beaucoup d’amendements et d’allers-retours entre l’Assemblée et le Sénat.

Le paquet neutre dans le projet de loi.

Le paquet neutre, qui était l’un des articles très controversé de ce projet de loi, sera finalement instauré en mai 2016. Les buralistes, très mécontents ont peur pour leur propre marché. Le projet du paquet neutre, c’est le fait de créer un seul modèle de paquet de cigarettes ayant tous la même forme, taille, couleur, typographie, afin d’enlever le côté attractif et sexy que l’on peut lui trouver. Cette idée est reprise du modèle australien qui a été instauré en décembre 2012 et qui, selon des études, aurait permis de faire baisser le taux de tabagisme dans le pays.

Une augmentation du marché parallèle.

Lors de la première lecture au Sénat, les sénateurs n’ont pas voulu entendre les arguments de la Ministre des affaires sociales, de la santé et du droit des femmes. A 228 voix « contre » face à 16 voix « pour », les sénateurs ont rejeté le paquet de tabac dit « neutre ». L’un des arguments à cela est qu’un tel projet faciliterait la mise en place d’un marché noir parallèle, avec des prix plus attractifs notamment. Ce paquet neutre a fait l’objet de beaucoup d’amendements demandant notamment la suppression de l’article, visant à satisfaire les buralistes car ils sont, avec les lobbies industriels du tabac, ceux qui seront les plus touchés par ce nouveau projet. De plus, ces mesures, si elles étaient prises, nécessiteraient qu’un dialogue soit mis en place au sein de l’Union Européenne afin d’instaurer une uniformité dans les prix des paquets, et de leur format pour éviter la promulgation de tout type de marché illégal.

Pack of cigarettes

(c) Tous droits réservés.

Un projet préventif

En plus d’une potentielle augmentation du marché noir, le sénateur socialiste Richard Yung parle d’une atteinte à la propriété intellectuelle car le fait de mettre en places ces paquets de cigarettes dits neutre pourrait porter atteinte à l’image de la marque. Au niveau de l’opposition, pour ceux qui sont en faveur de ces nouveaux formats, « le paquet neutre donne moins envie de fumer au jeune, il est moins sexy, il augmente la perception de dangerosité », selon le rapporteur socialiste Gérard Sebaoun.

Une tentative de collaboration

Malgré un fort rejet de ce paquet neutre, les différents groupes du Sénat ont tenté de s’accorder sur un compromis. En cherchant à utiliser une norme européenne déjà existante, il était proposé que 65% du paquet soit recouvert de cet emballage « neutre », mais ce compromis n’a pas abouti.

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Exemple de paquet de cigarette neutre. Les illustrations de dissuasion sont conservées et remplissent 65% de la surface du paquet. (C) CNCT.

Après une première lecture à l’Assemblée Nationale le 15 octobre 2014, puis une transmission du texte au Sénat le 15 avril 2015, le projet de loi qui avait été déposé en procédure accélérée, est alors mené à une commission mixte paritaire qui se terminera par un désaccord des deux parties le 17 octobre. Une nouvelle lecture est ainsi demandée par l’Assemblée Nationale. Nouvelle lecture pour le Sénat en décembre 2015 avec un texte rejeté par l’adoption d’une motion opposant la question préalable du projet de loi. Le texte est donc retourné à l’Assemblée Nationale pour une lecture définitive le 14 décembre dernier et a été approuvé par le gouvernement le 17 décembre.

Rappelons que le tabagisme fait près de 73 000 morts en France par an, soit l’équivalent de 200 personnes par jour.

Camille Bonnet

Couper l’argent de DAECH ! La déclaration de guerre de l’ONU aux finances de l’Etat Islamique

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Le 17 décembre, le Conseil de Sécurité de l’ONU a adopté une résolution marquant le passage de l’organisation internationale dans une lutte à outrance contre DAECH. Celle-ci vise à priver l’Etat Islamique de ses avoirs financiers et à geler toutes ses possibilités de financement. Ces mesures remettent dans le même temps en pleine lumière les aides financières fournies par les pays du Golfe.

Au soir du jeudi 17 décembre, la salle de réunion du Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies, à New York est en pleine effervescence. Sous la houlette de Jacob Lew, secrétaire du Trésor américain, qui assure la présidence tournante de l’ONU, les quinze pays membres du Conseil de Sécurité votent, à l’unanimité, la résolution pouvant s’apparenter à une déclaration de guerre financière à DAECH. Avant le vote, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, de retour de Paris après la signature de l’accord internationale de la COP 21, a déclaré devant les ministres des Finances des quinze pays du conseil : « Alors que Daech et d’autres groupes terroristes diffusent leur propagande haineuse et multiplient leurs attentats meurtriers, nous devons unir nos forces afin de les empêcher d’acquérir et de déployer les ressources qu’ils pourraient utiliser pour perpétrer d’autres crimes ».

Détruire les ramifications financières de DAECH

Une mesure qui n’est pas une nouveauté puisqu’un comité de l’ONU avait déjà été mis en place, après le 11 septembre 2001, pour s’attaquer aux financements d’Al Qaïda. C’est ce même comité, renommé « Comité des sanctions EI-DAECH et Al Qaïda », qui appliquera la résolution adoptée par le Conseil de Sécurité. Il devra rendre dans quarante-cinq jours un rapport stratégique avec ses conclusions et ses axes d’attaques contre les financements de DAECH. Un chantier d’envergure puisque le comité recense déjà 243 personnes et 74 entités, et que les revenus mensuels de l’Etat Islamique sont estimés à 80 millions de dollars par mois. L’accord fait suite à celui adopté en février ayant déjà mis-en-place les bases d’une condamnation des acheteurs du pétrole et des œuvres d’arts de l’EI. Chaque pays membre aura quatre mois pour rendre un dossier sur les mesures prises dans ce domaine et devra renforcer sa législation contre le financement du terrorisme. Le Groupe d’Action Financière (GAFI), dépendant de l’ONU et installé à Paris, sera chargé de la vérification des mesures mises en places au niveau étatique et d’appliquer d’éventuelles sanctions.

La résolution a été la convergence d’une volonté commune de la part de tous les Etats engagés contre DAECH, déjà marquée lors du G20 du 16 novembre dernier.  Née d’une volonté française, élaborée de manière conjointe entre la Russie et les Etats-Unis, elle est la somme d’une réflexion collective devant le péril imminent que représente l’Etat Islamique. Quand bien même les bombardements de la coalition internationale ont mis à mal ses sources de revenus, en particulier les frappes chirurgicales ayant touchés les moyens de transport de pétrole et les raffineries clandestines, les dernières actions offensives de DAECH montre que le travail est loin d’être terminé. Afficher la volonté de lui couper les vannes de la Finance, c’est l’empêcher, également, d’exercer le contrôle des services mis en place dans les territoires sous son contrôle. En Irak, le gouvernement a déjà mis en place des mesures fortes en empêchant toute transaction entre la banque centrale d’Irak et ses 90 succursales tenues par l’EI.

Le président russe, Vladimir Poutine, lors de sa conférence de presse annuelle au matin de la cession de l’ONU devant voter la déclaration, a déclaré : « Nous soutenons en principe l’initiative des Etats-Unis d’une résolution à l’ONU, mise au point conjointement par Washington et Moscou », explicitant l’accord des deux pays à ce sujet lors de la venue du secrétaire d’Etat John Kerry à Moscou mardi dernier. Le représentant permanent de la Russie à l’ONU, Vitali Tchourkine, a déclaré à l’issue de l’accord qu’il témoignait de la « compréhension commune du danger de la menace terroriste, du besoin d’y réagir rapidement et de manière adéquate ».

Alors qu’au niveau français, le ministre des Finances et ses équipes sont engagés depuis les attentats de janvier dans la lutte financière contre DAECH, il a déclaré le même jour que la mission de l’ONU visera « le gel des avoirs qui seraient d’une manière ou d’une autre tirés du trafic du pétrole ». Cet arsenal sera complété par des interdictions de voyager aux banquiers suspectés de collusion avec l’EI, une lutte accrue contre le trafic d’œuvres d’art ainsi qu’embargo sur la circulation d’armes à destination de la Syrie et de l’Irak. Si la rédaction des 28 pages de mesures et des 98 points adoptés par le conseil de sécurité a été effectuée sous la direction des Etats-Unis et de la Russie, l’initiative est bien française, fruit des discussions de Barack Obama et de François Hollande après les attentats meurtriers qui ont frappés Paris le 13 novembre. Des entretiens entre Michel Sapin et Jacob Lew, secrétaire d’Etat au Trésor, sont planifiés ce 18 décembre, sur le partage d’informations via le réseau d’interception américain des mouvements bancaires, SWIFT. Ce partage d’informations permettra la détection par les banques des transactions suspectes et un croisement immédiat avec les données SWIFT et les informations des services de renseignement des pays du Conseil de Sécurité. Le ministère des Finances a par ailleurs mis en place un dossier, très complet, à l’usage des professionnels des organismes financiers, d’assurance et des marchands d’art et de biens précieux, permettant de ne pas tomber dans les filets des trafics de DAECH. Un dossier axé sur la vigilance financière, le commerce de pétrole, le commerce des biens culturels, les matières premières, les transferts financiers, contrats d’assurance et ONG œuvrant avec certaines zones. Il est possible de trouver ce rapport ici : http://www.tresor.economie.gouv.fr/10858_lutte-contre-le-financement-de-daech

La volonté internationale de lutter contre le financement de DAECH a remis, depuis plusieurs semaines, les apports des pays du Golfe aux djihadistes au premier plan des médias.

Le vrai rôle des pays du Golfe dans le financement de DAESH

De par leur rôle historique dans le financement d’Al Qaïda, les pétromonarchies du Golfe sont visées par de nombreuses suspicions vis-à-vis de leurs collusions avec l’Etat islamique. Dans un article d’Atlantico consacré aux financements occultes de DAECH, Roland Lombardi, spécialiste du Moyen-Orient, explique que ce sont plus des particuliers, des fondations ou des organisations d’Arabie Saoudite et du Qatar qui apportent leur soutien financier plus que les Etats eux-mêmes, engagés dans de nombreux accords économiques et commerciaux avec les Etats de la coalition. Ces dernières années, les Etats du Golfe étaient encore les principaux soutiens du Hamas, financiers mais aussi lieu d’accueil de leaders du mouvement palestinien, mais aussi des talibans, de mouvements islamistes libyens et d’AQMI.

Principaux soutiens également pour le Front Al Nostra par l’Arabie Saoudite et pour l’Etat Islamique et les frères musulmans par le Qatar. Mais depuis près d’un an, l’Etat Islamique s’est retourné contre la main nourricière en menaçant le Royaume d’attentats sur son sol. Selon Roland Lombardi, l’indépendance financière de l’Etat Islamique et la pression internationale forcent les saoudiens et les qataris à entrer dans le jeu de la lutte contre celui-ci, dans le but également de préserver ses intérêts en Occident. Par sa politique extérieure déplorable, la situation est compliquée par la baisse du prix du baril, et les saoudiens ouvrent désormais le dialogue avec leur seul espoir, les russes…

Kamed Daoud, journaliste algérien poursuivi par une fatwa pour son opposition forcenée à l’intégrisme musulman, déclarait récemment dans une tribune qu’il fallait s’attaquer « à la cause plutôt qu’à l’effet », déclinant le fait que les pétromonarchies du Golfe avaient initiés la pensée islamiste au Moyen-Orient. De nombreuses voix s’élèvent en France pour lutter contre l’outrecuidance des investisseurs qataris, et souhaitant un certain nombre de sanctions françaises à l’égard de ces pays. Dans une interview le 17 décembre, Manuel Valls déclarait son soutien à ces deux contrées, engagés à nos côtés dans la lutte contre DAECH, mais déclarant tout de même : « Reste la question de l’ensemble des financements de l’EI, mais au Moyen-Orient les choses sont très compliquées. ».

L’Etat Islamique et son trésor de guerre

Les biens accumulés par l’Etat Islamique sont scrutés avec inquiétude par le monde entier. Contrôlant une douzaine de champs de pétrole pouvant extraire jusqu’à 40 000 barils par jour qui leur rapporte près de 1.5 million de dollars par jours, et taxant près de 10 millions d’habitants, leur trésor de guerre s’élève ainsi à près de 2260 milliards.

Si le pétrole ne représente qu’un quart de leurs recettes, les trafics en tout genre, allant des objets d’art aux trafics humains, leur rapporte des sommes colossales leur permettant de s’implanter de manière organisée dans les lieux qu’il contrôle, de lancer des politiques sociales vers les habitants et de réaliser leur propagande.

Des collusions également avec des professionnels de la Finance, avec embauches de traders et fourniture de pots de vins importants à des banquiers pour leur permettre de réaliser des transactions en toute impunité. En témoigne l’affaire de faux prêts réalisés en Angleterre grâce à la complicité d’employés de banques de la City.

L’inquiétude est donc fondée, pointant les difficultés à venir en matière de démantèlement financier de DAECH, et qui fait dire au Financial Action Task Force : « L’organisation terroriste s’autofinance en grande partie ».

 

Ainsi, la montée en puissance de l’indépendance financière de DAECH après le retrait progressif des soutiens pécuniaires des pétromonarchies du Golfe, fait que, malgré la volonté forte émise par le Conseil de Sécurité de l’ONU en matière de lutte financière contre l’EI, celle-ci, comme pour le volet militaire, ne se fera pas sans mal. C’est une lutte continue qui est à prévoir, d’autant plus que les réserves financières disposées dans de nombreux pays par l’organisation tentaculaire fondamentaliste pourront permettre à des petits commandos terroristes, d’ici quelques années et après le démantèlement de sa structure en Irak et au Levant, de puiser les ressources nécessaires à l’organisation d’attentats terroristes, si ces fonds n’ont pas été démantelés préalablement.

Antoine CARENJOT

La France augmente l’étendue de ses territoires maritimes

Fin Septembre 2015, quatre décrets ont paru au Journal Officiel. Ils prévoient une extension de 579 000 km² du territoire maritime français. Grâce à cette nouvelle superficie, la Zone Economique Exclusive (ZEE) française pourrait devenir la première mondiale.

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Zones Economiques Exclusives françaises, source: euromedcapital.wordpress.com 

ZEE française et extension

Avec 11 035 000 km², la ZEE française se situe en seconde position derrière les Etats-Unis (11 351 000 km²). Cela représente approximativement 8% de la surface de toutes les ZEE du monde. Pourtant, quatre décrets questionnent cette superficie et prévoient qu’elle soit élargie. En effet, selon la Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer (CNUDM), les zones économiques d’un pays sont fixées à 370 km des côtés. L’extension de la France s’effectue donc en considération du plateau continental (sol et sous-sol océanique) au large de la Martinique et de la Guadeloupe, de la Guyane, des îles Kerguelen et de la Nouvelle-Calédonie.

Enjeux des ZEE

Le 15 Octobre 2015, l’Amiral Bernard Rogel – Chef d’Etat-Major de la Marine – (CEMM), s’est exprimé sur le projet de loi de finances pour 2016. Il a distingué quatre enjeux majeurs liés aux ZEE et à leur protection.

  • Enjeu économique : les flux maritimes sont en augmentation constante et notre économie ne peut supporter une seule perturbation. La libre circulation des mers est pourtant de plus en plus menacée par la piraterie et le terrorisme. Avec la « course au gigantisme des navires marchands » (porte-conteneurs de 17 à 19 000 boîtes), les capacités d’intervention de la marine en cas d’accident sont questionnées.
  • Enjeu environnemental : le dérèglement climatique accroît la violence des phénomènes météorologiques. Ces phénomènes complexifient et intensifient l’action de la marine française.
  • Enjeu technologique : avec l’informatisation croissante des bâtiments, ils deviennent plus vulnérables à une cyber-attaque.
  • Enjeu stratégique : l’émergence de nouvelles puissances maritimes telles que la Chine, la Russie et l’Inde, entraine une nouvelle cartographie des forces.

Présence maritime française

Le Pacifique représente 80% de la ZEE française. Pour chaque DOM-TOM, la marine dispose de deux frégates de surveillance, deux bâtiments de soutien, un remorqueur et des avions de patrouille maritime. Il est également prévu qu’un Bâtiments Missions Multiples (BMM) complète l’arsenal naval des territoires d’outre-mer.

Pour l’Amiral Rogel, l’armée aurait besoin de 15 frégates de premier rang pour être parfaitement opérationnelle. Pour l’instant il semble que nous soyons dans une « stricte suffisance» (A. Rogel devant la Commission de la défense nationale et des forces armées). « Nous subissons un certain nombre de réductions temporaires de capacité, et singulièrement outre-mer. » S’exprime-t-il sur les capacités d’actions de la marine. « Or, si nous ne prenons pas soin de notre zone économique exclusive, elle sera pillée. » Continue-t-il.

Il est prévu en 2016, la livraison d’une frégate ainsi que de deux DMM pour la Nouvelle-Calédonie. Un patrouilleur léger guyanais et deux hélicoptères caïmans sont également attendus pour les Antilles. D’autres livraisons sont prévues mais l’Amiral s’interroge sur la bonne gestion des bâtiments déjà en service. Certains sont « particulièrement anciens » et pourtant indispensables.

Il attire enfin l’attention sur le « Plan horizon Marine 2025 » du Livre blanc, qui prévoit une diminution de cinq bâtiments par ans. Ce plan propose un passage d’une marine mécanique à une marine informatique. Nous passons donc d’une logique de compétence à une logique d’effectif.

Coline CHARPY

Pollution de l’air: une menace au quotidien !

A l’approche de la COP 21, début décembre à Paris, les questions climatiques se trouvent sur le devant de la scène médiatique : entre la fonte des glaces, la multiplication des tremblements de terres et l’augmentation du niveau des océans, les sujets ne manquent pas. L’impact du réchauffement climatique dans notre quotidien peut nous paraître éloigné. Pourtant, cette question touche notre vie de tous les jours : la pollution de l’air dans les villes françaises serait à l’origine de bien des maux sur la santé. Face aux chiffres, photos et constats d’experts plus alarmistes les uns que les autres, l’urgence des mesures prime.

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L’Arc de Triomphe lors du pic de pollution en mars 2015 – Source France Info (c) DR

« Pollution atmosphérique »,  « Réchauffement climatique » : deux appellations-clés au cœur des questionnements, polémiques et discussions qui auront lieu au France dans le cadre de la Conférence sur le Climat. Du 30 novembre au 11 décembre prochain, près de 150 chefs de l’Etat se rendront au Bourget, à Paris. Qu’espèrent-ils ? Trouver un accord afin d’endiguer un réchauffement climatique qui s’est aggravé en 2015. Leur objectif a pour but premier de limiter ce réchauffement à 2 °C : l’occasion inespérée de trouver des solutions durables qui répondent au problème sanitaire causé par la pollution de l’air de nos villes.

PM10  : une particule fine cancérigène

L’idée de« pollution atmosphérique » cache une réalité invisible à nos yeux, traduite en chiffres et statistiques. On ne les voit pas, mais elles sont redoutables. Elles se concentrent dans nos villes. On les appelle particules fines :  les PM10. Ces particules en suspension, d’une forte teneur en métaux, pénètrent en profondeur dans notre appareil respiratoire et viennent se déposer au niveau de nos alvéoles pulmonaires.

L’ANSES n’a pas fini de nous mettre en garde contre la toxicité qu’elles présentent. En septembre dernier, l’agence publiait un rapport  qui pointe du doigt les endroits à risque, là où nous sommes le plus exposés : les réseaux de métro et RER de Lille, Lyon, Marseille, Paris, Rennes, Rouen et Toulouse. Par ailleurs, l’agence encourage les mesures de prévention et de réduction d’une exposition quotidienne aux particules fines devenue un risque majeur pour la santé.

« On ne les voit pas, mais elles sont redoutables . Elles se concentrent dans nos villes. On les appelle particules fines»

D’après une étude menée par le CIRC en 2013 (Centre International de recherche sur le cancer de l’OMS), les particules de l’air ambiant sont un facteur qui favorise largement l’apparition du cancer. En octobre 2013, elles ont été classées dans la catégorie 1 des agents cancérigènes pour l’Homme. D’autres rapports officiels mettent en avant leur dangerosité. A travers son bilan de la qualité de l’air en 2014, l’AQSA, une base de données nationale, met en évidence l’augmentation de la mortalité et celle des maladies respiratoires et cardiovasculaires liée à une exposition prolongée. En 2012, le nombre de décès prématurés dans le monde lié à la pollution de l’air ambiant extérieur était évalué à 3,7 millions de personnes.

En France, le niveau d’alerte de 50 µg/m3 largement dépassé

Quelques sites internet se mobilisent pour informer les français sur la qualité de leur air : par exemple, Linternaute met à disposition des cartes graphiques : elles présentent l’évolution de la quantité des PM10 dans les villes et départements français. En 2013, Saint Denis se trouvait en tête du classement, avec ses 59 microgrammes par mètre cube : un seuil qui dépasse largement celui préconisé par l’OMS, fixé à 20 µg/m3 de concentration moyenne annuelle. Il est également possible se suivre la pollution de l’air en temps réel.

La France s’illustre par la répétition de pics de pollution, notamment en région parisienne. Dans les transports en commun, ces concentrations peuvent atteindre les 1284 µg/m3. La norme, pourtant, fixe le niveau d’alerte à 50µg/m3. Recommandations de réduction des activités physiques, mise en place d’une circulation alternée dans la capitale, réduction de la vitesse à 20km/h… : si la concentration de particules fines a permis la mise en place de mesures pour protéger la population,  elles n’ont été que provisoires.

Entre écologistes militants, pneumologues et spécialistes, nombreux sont ceux qui tirent la sonnette d’alarme. Tous espèrent que la COP21 saura passer du simple principe de précaution à la mise en place d’une politique globale efficace pour faire face à cet enjeu sanitaire du quotidien.

Domitille Courtemanche

 

L’art du « dress code » en politique

En 2012, la robe, blanche à fleurs bleues, de la Ministre Cécile Duflot avait provoqué une « polémique » au sein de l’Assemblée Nationale. Lors de la séance des Questions au gouvernement, la Ministre est huée par les députés UMP (maintenant les Républicains). Une nouvelle preuve du sexisme de certains élus  mais aussi d’un « dress code » encore flou pour les femmes en politique.

Un sexisme omniprésent

«  Mesdames et messieurs les députés, mais surtout messieurs visiblement… », telle est la phrase que Claude Bartolone prononce lors de ces huées, tendant tant bien que mal de calmer les hommes politiques. Ces remarques d’un machisme absolu ne sont malheureusement pas si rare. Un député UMP avait osé déclarer la même année que Rachida Dati ne pouvait être présidente du parti car il n’était pas « sûr que Vuitton ou Dior ait sa place à ce niveau là ». En clair, une féminité affirmée (et un goût pour la mode) empêchent d’être compétente à un poste à responsabilités, selon certains députés. Ainsi le sexisme est encore bien présent au sein de l’une des plus hautes sphères de notre pays.

Récemment on entendait parler de la Ministre de l’Éducation, Najat Vallaud Belkacem et de ses dessous. Un journaliste du Point l’avait réduite à son « soutif » et « rouge à lèvres », tout ça dans un article des plus sexiste. Qui se soucie des dessous de la Ministre? 

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Cécile Duflot au micro de l’Assemblée en Juillet 2012 à Paris. AFP PHOTO BERTRAND GUAY

Le dress code: un concept flou mais rigide

Tout cela pose la question du « dress code » en politique. Les hommes ont un avantage non négligeable, la cravate, le costume, une paire de chaussures noires et le tour est joué. Aucune réflexion sur le manque d’originalité ou l’uniformisation de leur allure stricte. Cela s’explique par la liberté vestimentaire quasi nulle dans toutes les instances de l’État. Comme le souligne un conseiller concernant le « dress code » en politique « Il n’y a aucun règle écrite, mais chacun est bien conscient que nous ne travaillons pas n’importe où». En clair le tailleur est de rigueur pour la gente féminine. Cécile Duflot avait, une fois de plus, mis à mal cet acquis quelque peu flou car jamais codifié clairement. Elle était venue en jean à l’Elysée en 2012 ce qui avait provoqué une série de remarques désobligeantes. Il est donc impossible de déroger à cette tradition. Depuis 1972, les femmes ont le droit de venir en pantalon à l’Assemblée. Michèle Alliot Marie a eu le culot, à l’époque, de venir en pantalon et de refuser de changer de tenue. Il faut se battre pour avoir les mêmes droits, même au sein de l’hémicycle.

Concernant une venue du public le problème est le même. Sur le site de l’Assemblée Nationale on ne trouve qu’une seule indication: « En application de l’article 8 de l’Instruction générale du Bureau, le public admis en séance doit porter une tenue correcte (pour les hommes : veste ou blouson à manches longues, pantalon long) ». Rien de plus.

Fait amusant, les codes officieux concernant les costumes, dont nous n’avons pas connaissance: « A Bercy, tout le monde est en gris. Alors qu’à l’Intérieur, c’est costume noir obligatoire», explique un collaborateur des ministères. Mais rien n’empêche de jouer avec la couleur des cravates ou des chemisiers, seuls petits plaisirs vestimentaires autorisés.

Cécile Duflot ne reportera plus sa robe bleue à l’Assemblée, elle le regrette à présent expliquant que sa « discrétion » n’empêche en rien le machisme, et ne fait que donner raison à ses détracteurs.

KOBI Loubna

La mondialisation du conflit avec Daech

l’occupation des territoires de la Syrie et d’Irak, les derniers attentats de Paris en novembre 2015, les menaces contre les différents pays du monde et la transformation du terrorisme en une guerre opérationnelle nécessitent un mouvement urgent contre une menace qui est devenue mondiale.

 

Carte imaginée par Daech pour ses territoires de futur, http://jcpa-lecape.org/wp-content/uploads/2014/09/isismap2.jpg 

Selon Pierre-Jean Luizard, Daech utilise une arme stratégique, c’est « l’internationalisation du conflit ».

L’EI a choisi de contrôler les territoires voisins de la Syrie, l’Arabie Saoudite et la Jordanie et impliquer l’Occident à travers la politique de pire et par atteindre aux droits des minorités et des droits de l’homme, et ça pour ne pas se contenter du territoire confessionnel sunnite contrôlé en Irak. Ces actes doivent être accompagnés par des attentats dans les pays en paix, à coté des propagandes de l’histoire des occupations occidentales pour présenter les musulmans comme les victimes historiques de l’Occident. Ce projet permet de dépasser les territoires régionaux et présenter l’EI comme un combattant des droits des musulmans contre l’Occident athée et occupant. Ce but a été atteint par la coalition militaire dirigée par les Etats-Unis contre l’EI.

Aussi, les derniers attentats de Paris en novembre 2015 montrent bien le désir des djihadistes de restituer le califat et imposer la charia islamique. La France a été visée, ce n’est pas seulement à cause de ses engagements militaire, mais aussi parce qu’elle incarne la notion de laïcité qui est hostile aux terroristes et fait allusion, selon eux, aux « jours sombres des musulmans », comme Atatürk quand il a aboli le califat, Nasser et les guerres contre les frères musulmans, Hafez Al-Assad et la répression des frères musulmans aussi, Saddam Hussein et d’autres. Dans leur carte, on voit clairement leur agenda et leur désir d’imposer la charia sur l’Europe et les différents territoires que les musulmans occupaient avant, d’où vient les menaces des différents pays du Moyen-Orient et d’Europe. C’est une pensée très grave qui montre leur projet de l’avènement d’un califat mondial.

Invitation des « croisées » au combat :

Daech diffuse de temps en temps des filmes et des vidéos traduits sur ses deux cellules de communication, Al-Fourqan, canal officiel, et Al Hayat lié au cyber djihad, pour recruter les gens (les moudjahidines, ceux qui font le Djihad) et inviter les gens occidentaux à rejoindre leurs frères au djihad. Par ces filmes sur la méthode hollywoodienne Daech cherche à impliquer l’occident dans les combats. Comme a dit le Jihadi John avec la tête coupé de Peter Kassig :  « nous voilà en train d’enterrer le premier croisé américain à Dabiq. Et nous attendons avec impatience l’arrivée de vos autres soldats pour qu’ils soient égorgés et enterrés ici même ».

Pierre-Jean Luizard commente sur la vidéo : « Dans ce film, le masque tombe et le double discours est révélé : ce que cherche l’État Islamique, ce n’est pas à obtenir la fin des interventions militaires occidentales, mais au contraire à les provoquer. Cette fois-ci Jihadi John, comme il a été surnommé, invite presque l’armée américaine et prévient qu’elle trouvera à Dabiq sa fin ». Dabiq est une ville située au nord de la Syrie. Selon l’Islam c’est là où va dérouler la dernière guerre apocalyptique entre les forces du bien (les musulmans) et les forces de mal (les mécréants) le Jour de Jugement.

De plus en plus, on parle des membres clandestins de Daech dans les différents pays arabes et européens, ce qui ne laisse pas beaucoup de temps pour agir et faire face contre cette menace internationale. le grand nombre des combattants étrangers de différentes nationalités facilitent leur transport et leur infiltration dans les différents pays visés ; par exemple, le nombre des combattants français avec Daech est estimé entre 1200 et 1300, selon général Castres.

Les jours qui viennent semblent un peu sombres pour l’instant, avec un « État » qui devient de plus en plus fort sans une intervention envisagée au sol par les pays occidentaux qui ont choisi les frappes d’aviation qui, apparemment et par des déclarations des leaders occidentaux, n’arrivent pas à éradiquer ce danger représenté par des diables en forme humaine. Les simples frappes d’aviation de semblent pas être suffisantes, mêmes si les russes ont bien compris que même avec ces frappes intensives, ce n’est pas suffisant, par déclaration de Poutine lui-même. Alors, il est clair que sans une intervention au sol d’une armée au moins équivalente, il est difficile de combattre ces terroristes bien organisés et bien formés, qui ont menacé plusieurs pays dans le monde. Les leçons de l’histoire nous approuvent que la barbarie va être battu par la démocratie et la lutte des peuples pendant des siècles pour avoir sa liberté.

 

India-France Relations: a promising alliance

AP Photo/Ian Langsdon, Pool All Rights Reserved

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Prime Minister since 2014, Narendra Modi has impressed many observers with his pro-active foreign policy. Main news media mainly focus on the Modi administration’s diplomatic engagement with great powers, such as the United States, or with fast developping powers, as China. Whereas when the relations with European powers are under the journalistic spotlights, almost only economic and trade issues are discussed.

Since 1998, the Franco-Indian relationship has become increasingly strategic. After years of cordial relations, even throughout the Cold War, the strategic dialogue between India and France is now well developed, with the annual joint naval military exercises, named Varuna, as an example. Prime Minister Modi and French President Hollande met earlier this spring, and succeeded in reaffirming Franco-Indian security, energy and economic partnership. Both leaders should now recognize that their countries have somewhat close strategic interests in the Indian Ocean region, and thus it is in this region that their cooperation has the best chances of reaching its full potential.

France is an Indian Ocean power, with a medium military presence but a vast exclusive economic zone, as well as an important influence in the southwestern Indian Ocean. La Reunion and Mayotte make for about one million French citizens, and its combined EEZ in the Indian Ocean represents more than 2.6 million km². This could be easily forgotten by foreign observers, but has its importance to understand France’s position in the zone.

Taking part to the region’s stability

France reaffirmed its interest in helping to preserve stability in the Indian Ocean in the 2013 White Paper, which qualifies the Indian Ocean as a major region for international trade, “at the heart of world strategic challenges.”, and thus willing to help India in its economic growth. A help from » industrialized democraties » that India seeks to « pursue India’s economic interests ». France maintains air, ground and naval military forces in the Persian Gulf region, in Abu Dhabi and Djibouti. Paris recognizes that the equilibrium of the region could only be effectively maintained once India has revealed itself as a more powerful naval actor, with greater ability of projection and exterior operations. The annual naval exercises between the two countries are not only made to sustain military diplomacy, but also to help India to build its regional military capacity.

These regular training exercises have gained in complexity, involving nuclear powered submarines and aircraft carriers. Through such joint exercises, both countries have increased their interoperability and proficiency. French weapons sales to India are also proficient. India bought Scorpene class submarines, naval surface-to-air missile systems and, more recently, 36 Rafale fighters that could play an important maritime strike role. This can clearly improve India’s naval capacity. If their cooperation keeps going this way, we can expect joint maritime and littoral surveillance, amphibious Special Forces training, and maybe in intelligence and coordinate regional strategies for the years to come.

The future of the cooperation

“The Persian Gulf is likely to become a region of increased military competition in the future”, explains Iskander Rehman. With the mutating situation In the Middle East, Paris and New Delhi have growing doubts over the ability of the Washington to regulate the increasing violence ravaging the region. In that situation, France and India could coordinate their policies to watch over the region. Developing a more institutionalized strategic dialogue between India and France to help insure Persian Gulf security might be a good intent.

Paris and New Delhi should seek to enhance their cooperation in maritime domain and intelligence gathering. In the Indo-Pacific region, with the territorial and influence disputes in the Sea of China, in which the two great powers of China and the U.S. confronts, among others, the India-France partnership could play a role. The disputes for Southeast archipelagic region are fought by “earning” islands and gathering intelligence. China is progressively spreading its influence and surveillance ability through the whole region, and even the Indian Ocean, with many means, and notably with the String of Pearls, increasing its power and control over regional activities. In that case, France and India have to counter China from spreading too far, develop their own littoral intelligence and security devices, and provide the surrounding countries with them, thus establishing a secure maritime perimeter.

France and India’s diplomacy and intelligence services have the clear objective to achieve stronger cooperation on the challenging “dual-use infrastructure” in Eastern Africa and the Southwestern Indian Ocean. In order to win this “competition”, they will have to use Modi government’s approach in the Indian Ocean. By using different economic and developmental tools, India could continue to win over small seaside states and isles. However, Modi’s government must stay aware that these states can also play with greater powers against one another.

Flavien Gouabault