Focus : la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique

L’accélération de la mondialisation, que nous connaissons, avec une multiplication des flux matériels et immatériels, a profondément modifié les notions de temps et d’espace. Les frontières physiques devrait s’effacer dans un monde globalisé qui laisserait entrevoir un monde déterritorialisé. Mais, paradoxalement, au XXIème siècle il y a une multiplication des frontières, bien qu’elles soient devenues davantage poreuses.

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La frontière à Tijuana, à gauche les Etats-Unis, à droite le Mexique ( source: wikipedia.org)

Les États-Unis ont un avantage en terme de position stratégique, isolés et bordés par les Océans Pacifique et Atlantique. Les États Unis partagent seulement deux frontières avec ses voisins limitrophes : le Canada et le Mexique. D’un côté, une relation relativement saine, et de l’autre plus litigieuse. Sa frontière conflictuelle est évidemment mexicaine.  Elle s’étend de l’océan Pacifique au golfe du Mexique et s’étale sur plus de 3 000 kms longeant le fleuve Rio Grande. Plus qu’une simple frontière conventionnelle, celle-ci retrace une relation historiquement difficile entre ces deux États frontaliers. La frontière actuelle est établie depuis la guerre Américano-Méxicaine (1836-1853) où les États-Unis s’emparent de 2 millions de km² territoires, soit l’Arizona, le Texas, la Californie et le Nouveau-Mexique.

Symbole d’une mondialisation contrastée, cette frontière dynamise considérablement l’Amérique du Nord. Celle-ci devient une interface d’échange: pétrole, matière première, flux financier/culturel/humain et est victime de trafics illégaux. Sans oublier l’impact économique que propose les nombreuses maquiladoras, usines implantées stratégiquement le long de la frontière, exemptés de douanes.

Les wetback (migrant clandestin traversant le Rio Grande), au péril de leur vie, tentent difficilement de parvenir à cet Eldorado américain. En effet, les États-Unis sont présentés aux yeux des mexicains (et des autres) comme un épanouissement social, économique et politique. Entre mythe et réalité, la frontière Americano-Mexicaine est synonyme de paradoxe. Celle-ci fait office de barrière culturelle entre les mondes latino-américain et occidental, en rappelant les lignes de fractures civilisationnelles, théorisé par Samuel Huttington dans The Clash of Civilisations (1996).

Cette frontière est sujette à de multiples interventions américaines. D’abord avec l’administration Clinton, qui a tant bien que mal tenté de limiter les passages vers les États-Unis, d’abord en clôturant les accès les plus fréquentés, puis en intensifiant la vigilance des Border Patrol. Ensuite, avec l’impulsion de Georges W. Bush et le Secure Fense Act (2006), avec la fondation d’un véritable mur qui devrait couvrir un tiers de la frontière et ainsi limiter de 25% les afflux migratoires.
Trump déclarait en juin dernier: « Lorsque le Mexique envoie ses gens, ils n’envoient pas leurs meilleurs éléments. Ils apportent de la drogue, ils apportent de la délinquance, ce sont des violeurs ».Fraîchement élu président des États-Unis le 9 novembre dernier, Donald Trump avait fait du mur une grande ligne de sa campagne, afin de lutter contre l’immigration clandestine qui s’abat quotidiennement sur l’oncle Sam. Trump proposait de faire contribuer le Mexique à l’intégralité du payement des travaux du mur, à auteurs de plusieurs millions de dollars. La présidence Trump pourrait perturber les relations entre les USA et le Mexique, et risquer de ternir l’alliance ALENA, pour le développement économique de l’Amérique du Nord. Avec son projet colossale, la grande muraille de Trump, celui-ci veut consolider le concept d’homeland et ainsi améliorer d’avantage la sanctuarisation du territoire américain.

La frontière Américano-Mexicaine, qui subit le plus important flux migratoire de l’histoire de l’Humanité (avec plus de 3 millions de mouvements chaque année) paraît être un miroir qui reflète l’image de deux mondes contraires. Alors que cette frontière est à peine étanche, peu de chance qu’elle s’ouvre plus les prochaines années avec la présidence de Donald Trump. La politique de ce dernier n’engendrerait «seulement» qu’une cristallisation supplémentaire entre les différences des modes de vies de ces deux pays.

Louis Lécuyer

Daesh est-il un Etat Islamique ?

          A la naissance de l’État Islamique en Irak et au Levant en juin 2014, Barack Obama déclarait «Daesh n’est certainement pas un État». Aujourd’hui la réalité est plus complexe pour Daesh qui fait la une régulièrement de l’actualité pour sa barbarie. L’État Islamique en Irak et au Levant propose une nouvelle offre politique. Celle-ci a été possible grâce à l’addition de plusieurs facteurs: l’intervention américaine en Irak, le chaos institutionnel en Syrie, l’hostilité entre chiites et sunnites, l’immobilisme occidentale sur la stratégie à adopter au Moyen-Orient.

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~ Quelque part en Irak ou au Levant (source: warsclerotic.com)

Il y a un débat lexical sur le terme d’État Islamique dans le monde. Les communiqués officiels du Quai d’Orsay et de l’Élysée refusait le terme d’État Islamique puisque « le groupe terroriste dont il s’agit n’est pas un État, il voudrait l’être, mais il ne l’est pas » (Laurent Fabius). Alors depuis 2 ans la France utilise Daesh, l’acronyme de Dawla al-Islamiyah f’al-Iraq wa Belaad al-Sham, traduit par État Islamique en Irak et au Levant. Les différentes polémiques autour de la nomination de ce groupe de type salafiste jihadiste est révélateur. Un État se défini et se construit par le temps, alors qu’une pérennité de Daesh est impossible.

En droit international, d’après la Convention de Montevideo de 1933 un État souverain est délimité par des frontières territoriales établies, à l’intérieur desquelles ses lois s’appliquent à une population permanente, et est constitué d’institutions par lesquelles il exerce une autorité et un pouvoir effectif. Alors, la définition d’un État s’articule autour de trois grandes lignes.

La première concerne une implantation territoriale avec des frontières établies. L’État Islamique s’est développé au Moyen Orient et contrôle une zone Irako-Syrienne balayant les frontières de Sykes et Picot de 1917. A son apogée l’État Islamique s’est étendu jusqu’à flirter avec la taille du Royaume-Unis (60 000km²), et ainsi puise dans les ressources économiques présentes sur son sol (pétrole, gaz, agriculture).
De ce fait, en découle une importante population à administrer. Environ 10 millions de personnes sont devenu – de gré ou de force – des «citoyens» de l’État Islamique. Enfin la dernière condition à remplir pour être un État, c’est un enracinement institutionnel afin de garantir sa pérennité.
Max Weber pensait que «la bureaucratie est le moyen le plus rationnel que l’on connaisse pour exercer un contrôle impératif pour des être humains». Daesh organise la vie quotidienne de sa population pourtant rythmée par les bombardements avec La Charte de L’État Islamique en Irak et au Levant.. Avec des structures administratives très organisées, l’État Islamique assure les services publics, plafonne les loyers, fait des distributions alimentaires gratuites, ouvre des cantines, répare des routes… Autour de son administration, l’État Islamique organise les services publics, qui fonctionnent, afin de se rendre indispensable à sa population.

Le décor institutionnel posé, Daesh est sans doute un proto-Etat – littéralement un État en formation, du grec prôtos: «Premier en temps ou lieu» – puisqu’il vit une situation double: la construction d’un état et la permanente lutte pour sa survie. Daesh fait des efforts en terme de politique, pour s’émanciper d’Al-Qaïda qui n’avait pas de volonté étatique. Avec son autonomie politique, économique et juridique, Daesh révèle aux yeux du monde sa capacité d’organisation et d’autogestion face à ses adversaires.

          En faisant vivre la proclamation du califat plutôt que d’en faire seulement un slogan, l’EI parvient à procéder à la jonction entre stratégie locale et internationale qu’aucun groupe jihadiste n’a accomplie. Les organes étatiques de Daesh sont évidemment la preuve de la volonté de Daesh de perdurer – d’où son slogan «baqiya» signifiant pérennité – même si son action terroriste et criminelle empêche une reconnaissance internationale et donc quelconque durabilité. Alors que, paradoxalement, l’idéologie (utopique) de Daesh est la construction d’un État à volonté millénariste c’est a dire qu’il y a une conviction de la venue de la fin des temps, qui impose de choisir le camp du bien face aux forces du mal.

Louis Lécuyer

La conquête de l’espace

Dans l’art militaire, la maîtrise du point géographique le plus haut était considéré comme un avantage stratégique majeur. Sous l’Antiquité, la montagne représentait cet atout, qui permettait de dominer son adversaire. Aujourd’hui, l’espace, le point le plus haut, détermine ce nouvel enjeu de domination des positions terrestres.

      La Seconde Guerre Mondiale a été le point de départ des intentions humaines d’exploiter l’espace aérien après les premiers succès de l’aviation au début du XXème siècle. D’abord avec la création par l’Allemagne nazie de l’arme de guerre: missiles V2 qui permettait d’atteindre son adversaire à distance. Ensuite avec la mise en place d’un monde bipolaire régit par la puissance américaine et soviétique, qui a fait de l’espace un théâtre d’affrontement prioritaire. Le président américain John F. Kennedy avait présenté l’espace comme la «nouvelle frontière» des États-Unis.

Le 4 octobre 1957, le lancement de Spoutnik, le satellite russe, et l’enregistrement du signal au dessus du territoire américain est perçu comme une menace par l’impact médiatique pour sa sanctuarisation nationale. Mais la course à l’espace est remporté par les États-Unis, en réponse à Youri Gargarine, le 21 juillet 1969, Neil Amstrong foule pour la première fois le sol lunaire. Le progrès spatial est instrumentalisé comme forme de puissance servant à la fois l’idéologie communiste et capitaliste.

Après les affrontements glacials de la guerre froide qui ont servit les progrès scientifiques, l’espace est désormais ouvert aux pays désireux de repousser les limites de leurs frontières conventionnelles. Aujourd’hui, les États-Unis, la Russie, l’Union Européenne, le Japon, la Chine et l’Inde ont la capacité de produire et de lancer des fusées. Aussi, une cinquantaine de pays ont un satellite placé en orbite de 150 à 40 000 km d’altitude. Nombreux sont les domaines touchés par les exploits d’avancée spatiales: biologie, météorologie, sismologie, astronomie, climatologie, navigation, localisation… et cela renforce la défense et la sécurité en témoigne par exemple le satellite de reconnaissance français Helios. La station spatiale internationale, projet lancé en 1983, où coopère 13 nations différentes, dessine une solidarité spatiale afin de pérenniser la vie sur Terre.

Désormais l’espace se démocratise puisque, de son exploration a découlé un tourisme accessible aux personnes les plus riches dans un cadre non professionnel. Le 28 avril 2001, le californien Dennis Tito devient le premier touriste de l’espace en échangeant son billet contre la somme de 20 millions de dollars pour la mission Soyouz TM-32, un voyage d’une semaine autour de la Terre.

Après la Lune et Mars, la course aux étoiles est amorcée et seule le temps et l’argent peuvent être un frein à l’exploration de ce jeune espace géopolitique. L’espace à changé de statut, de frontière à banlieue, de hostile à hospitalier et de vierge à exploité. La conquête de l’espace est signe d’ambition, de prestige et de projection de l’Homme. Cela ouvre possiblement une nouvelle ère à l’humanité, dans un futur proche, celle de la vie dans l’espace extra-atmosphérique.

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~ Satellites et débris spatiaux en orbite autour de la Terre ( Source : futurascience.com)

«La Terre est le berceau de l’humanité, mais on ne passe pas sa vie entière dans un berceau.»

~ Constantin Tsiolkovsky, scientifique russe, 1911

Louis Lécuyer

Molenbeek – Saint Jean et le terrorisme

       Capitale européenne du jihadisme ou vivier de terroriste, les commentaires humiliant pleuvent sur la petite commune de Bruxelles. Pourtant, à l’origine, rien ne prédestinait celle-ci à une telle réputation puisqu’elle était au Moyen-Age, un lieu de pèlerinage important du fait de la présence de la source de Sainte Gertrude de Nivelle, considérée comme miraculeuse. Après avoir connu une rapide industrialisation au XIXème siècle, Molenbeek devient rapidement une terre d’immigration dans les années 1960 et accueille majoritairement des marocains (région du Rif) pour faire tourner les usines belge et en vue de grands travaux, notamment la construction du quartier européen.

Aujourd’hui, la commune de Molenbeek compte 96 000 habitants pour une densité de population conséquente: 16 000 hab/km². La ville est meurtrie par la misère sociale, avec un chômage à 30%, la vie quotidienne des Molenbeekois est rythmée par la criminalité, les vols, le trafic d’arme ou de drogue etc.

Avec les récents attentats du 13 novembre 2015 à Paris et ceux du 22 mars 2016 à Bruxelles, Molenbeek est au centre des attentions. En effet, plusieurs terroristes jihadistes ont vécu ou séjourné à Molenbeek : les frères Abdeslam (Paris – 13 novembre), Ayoub El Kazzani (Thalys – août 2015), Amedy Coulibaly (Hyper Casher – janvier 2015), Medhi Nemmouche (tuerie du musée juif – mai 2014)… pour n’en citer que quelques uns.

Comment expliquer cette notoriété de ville créatrice de terroriste? Déjà dans la politique de la ville, l’action de Philippe Moureaux, ancien ministre et maire socialiste de Molenbeek n’est pas sans conséquences. En dictant une politique de discrimination positive comme la recommandation de ne pas manger dans la rue pendant le ramadan ou la tolérance envers les mosquées/salle de prêche salafistes, cet ensemble à créer un terreau propice à la radicalisation et au communautarisme islamiste.
Depuis 1967 alors que roi Baudouin a offert à l’Arabie Saoudite les clés de la Mosquée du Cinquantenaire, cette dernière est souvent comparée à un cheval de Troie de l’islamisme radical. En effet l’influence de l’Arabie Saoudite à été vecteur du wahhabisme saoudien dans la capitale belge. 

Deuxième ville la plus jeune de Belgique et également deuxième la plus pauvre, le plus inquiétant à Molenbeek est le poids de la futur génération. Un élu socialiste de Bruxelles, Yves Goldstein, a déclaré, selon le New York Times, que à Molenbeek «90% des élèves considèrent les terroristes de Bruxelles ou Paris comme des héros». Malheureusement Molenbeek n’est pas une exception, mais une référence puisque selon Patrick Kanner, ministre de la Ville de la République Française, il existe en France plusieurs quartiers similaires à Molenbeek.

Bien qu’une partie des riverains est fière de sa ville, en atteste le slogan «Je suis 1080» (code postal de Molenbeek); une autre la fui progressivement pour la laisser aux mains de l’islamisme qui étouffe la population en majorité musulmane (80%).
Alors, Molenbeek est devenu une véritable fabrique de terroriste. La radicalisation, la préparation d’un attentat et sa mise en œuvre, tout ce processus est bel et bien entre les murs de Molenbeek…à deux pas du siège européen.

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~ Place de Molenbeek ( source ginisty.com)

La candidature de Paris 2024

Les Jeux Olympiques puisent ses origines en Grèce Antique, en 776 avant J.C. Après une absence de 1500 ans, le baron Pierre de Coubertin crée en 1894 le Comité International Olympique et rétablit les jeux et leur donne une dimension internationale. Les JO c’est un événement planétaire qui rassemble près de 4 milliards de téléspectateurs, 10 000 athlètes de 200 délégations nationales différentes. Organiser les JO, c’est accueillir le monde. Les Nations peuvent désormais s’affronter sur un théâtre sportif et non militaire, en témoignent les rivalités idéologiques portées par les athlètes, par exemple lors des JO d’Helsinki en 1952, ouvrant l’ère de la guerre froide.

Ville hôte par deux fois en 1900 et 1924, mais après avoir essuyé plusieurs échec pour l’organisation des JO (1992-2008-2012), Paris a remis sa candidature au Comité International Olympique, le 16 septembre 2015. Les enjeux d’une telle candidature sont pluriels, au delà de l’aspect sportif, l’impact médiatique des JO met Paris le temps d’une quinzaine de jours sur le devant de la scène internationale et doit prouver son rayonnement au reste du monde.

Le budget prévisionnel de Paris 2024 est estimé à 6 milliards d’euros. Si ce budget est respecté, il sera modéré par rapport aux plusieurs dizaines de millions de dollars déboursés pour l’organisation des jeux de Sotchi 2014 et de Pékin 2008. Ce budget est relativement modeste puisque 80% des infrastructures existent déjà. Les enceintes sportives seront marquées par la French Touch. En effet, les Invalides (tir à l’arc), le Grand Palais (escrime), le Champ de Mars (beach-volley), le Trocadéro (Marathon, marche et triathlon) et le château de Versailles (cyclisme), tous ces lieux de compétitions seront la vitrine du patrimoine français, afin de reconquérir un tourisme fuyant. Sans compter sur l’extraordinaire site de Marseille qui abritera les compétitions de voile.

Aussi, si les JO 2024 se déroulent à Paris cela accélérerait le projet du Grand Paris qui entend un aménagement de la capitale en large métropole mondiale. Le Grand Paris Express veut répondre à une demande grandissante en terme d’affluence du métro parisien. Ainsi la mise en œuvre de travaux, notamment élargissement de tunnel ou la construction de pont auront pour objectif d’assurer un réseaux de qualité pour la circulation entre les différents site de Paris. De ce fait, les JO 2024 à Paris auront la charge de gérer l’acheminement de touristes, sportifs, dignitaires ainsi qu’une forte concentration humaine, dans un contexte particulièrement difficile.

Après une rigueur exemplaire pendant l’Euro 2016 – mais sanctionné par l’État Islamique le 14 juillet 2016 – en cas d’attribution des JO 2024 à Paris, la France devra relever un défi sécuritaire d’ampleur considérable. Rappelons nous que au lendemain de l’attribution des Jeux à Londres à l’été 2005, Londres avait subi des attentats touchant les transports publics, métro et autobus.

Aussi, dans la perspective environnementale, Tony Estanguet (triple champion olympique de canoë-kayak et coprésident du comité de candidature) présente la candidature de Paris comme un projet vertueux et responsable ayant le développement durable comme «ADN de la candidature». Le site de Pleyel – Bord de Seine qui devrait abriter le village olympique sera recyclé comme logements sociaux et étudiants, représentant 3 500 logements durables. Mais n’oublions pas les éléphants blancs (infrastructure crée mais qui s’avère plus coûteuse que bénéfique) à l’instar des Jeux à Athènes en 2004 où seuls 30 % des stades olympiques ont été utilisés depuis 2004.

Avec l’élection du président des États-Unis Donald Trump, le 9 novembre dernier, la candidature de Paris pourrait devenir favorite. Puisque les membres de Los Angeles 2024 et une partie du CIO sont fermement opposés au nouveau président élu. Une chance de plus pour Paris pour accueillir les JO, en duel avec Budapest.

Alors cette candidature de Paris est séduisante, qui a tout pour plaire aux parisiens, aux français et aux nations participantes. Mais l’histoire des Jo l’a prouvée, il y a souvent un fossé entre les attentes et la réalité entre la théorie et la mise en pratique. En cas d’attribution des JO à Paris, il est certain que ces événements seront un vecteur du «soft power» français qui a l’étoffe d’accueillir le monde. Résultat de l’élection le 13 septembre 2017 au congrès de Lima.

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~Logo de la candidature de Paris aux JO 2024 (source 20minutes.fr)

Louis Lécuyer

La stratégie navale chinoise

Selon un vieux proverbe chinois « Quand il y a sept timoniers sur huit marins, le navire sombre. » Il faut comprendre ici, que la direction d’un navire doit se prendre par un unique décideur, le reste de l’équipage se charge de faire avancer le bâtiment. La Marine chinoise actuelle est orienté ainsi, par un PCC qui entend imposer au monde son hégémonie maritime. En effet, les interfaces maritimes de ce monde ont une importance stratégique majeure puisque comme l’expliquait Walter Raleig – explorateur anglais (1552-1618) qui introduisit le tabac en Angleterre – «Qui tient la mer tient le commerce du monde; qui tient le commerce tient la richesse; qui tient la richesse du monde tient le monde lui-même».

La Chine l’a bien compris. Son budget et arsenal militaire marin est en évolution croissante, elle compte actuellement plus de 500 navires et plus de 250 000 hommes. Face à la présence de la VII ème flotte de l’United States Navy dans le Pacifique Ouest et l’Océan Indien, la Chine déploie peu à peu ses pions sur le vaste échiquier marin. Deuxième puissance maritime mondiale, derrière les États-Unis, la Chine vogue désormais sur les océans, n’en déplaisent à ses rivaux et voisins.

De ce fait une saveur d’impérialisme chinois se ressent en mer de Chine afin de garantir les revendications territoriales sur plusieurs archipels : Diayoyu, Sprateley, Paracel, le Récif de Scarborough, convoités par le Japon, Taiwan, le Viet Nam et les Philippines… Le contrôle de ces îles est essentiel puisqu’elles sont des réserves halieutiques importantes et servent de verrou stratégique en Mer de Chine Méridionale vers l’Océan Indien, notamment au niveau du détroit de Malacca.

Depuis plusieurs années la flotte chinoise déplace progressivement son centre de gravité vers l’Océan Indien, qui permet de faire le lien entre le continent asiatique et les continents africain et européen. Ces «nouvelles routes de la Soie» sont à vocation économique, évidemment, mais aussi sécuritaire, puisque la piraterie somalienne sévit dans le Golf d’Aden, au large des côtes somaliennes et compromet l’afflux de marchandise. Pour cela la marine chinoise crée des bases militaires appelées «collier de perles» (cf carte). Aussi, ces installations portuaires chinoises au Pakistan, Bangladesh, Sri lanka et Birmanie visent à encercler l’Inde, qui est sa puissance démographique rivale et ainsi gardent un œil sur les manœuvres militaires indienne, en évolution croissante également.

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~Le collier de perles (source Arte)

Alors, la stratégie de la marine chinoise est claire, inonder les océans de ses navires et faire de ceux-ci un atout face à ses rivaux qu’ils soient locaux, régionaux ou mondiaux. La Chine et son armée d’un millions d’hommes, entend désormais devenir une thalassocratie. Devant les rivalités politiques, économiques et désormais maritimes, les puissances américaine et chinoise peuvent établir un nouveau théâtre d’affrontement. Un climat orageux plane sur un océan pacifique qui ne l’est a priori que de nom.